Film phrases

Profession immigré (1975)

de Sidney Sokhona

Film court (1h09) en noir et blanc constrasté de Sokhona, fait avec l’aide du comité ethnographique (S.S. n’est-il pas un acteur de Rouch au départ ?) et de Paris 8. Gros dossier dans les CdC. Le film alterne des plans « documentaires » mais rejoué, avec des plans plus symboliques, très simples et frappant, notamment ce plan que SD qualifie de « quasi bressonnien » du passage de l’argent dans un sens et des papiers d’identitié dans l’autre, de main noire en main noire puis blanche, sur fond de drap blanc. Les discours sont un peu assenés, dit par des non-acteurs sans trop de nuances. Mais on sent en même temps que tout se fait sous la forme de la « retranscription », et de l’impersonnation de discours. Sérieux ponctuel, qui va d’un plan à l’autre, sans improvisation. Plans frappants d’immeubles « cité dortoir » déshumanisé, gros volumes opaques troués de fenêtres.

Le premier plan, qui ouvre le film, est parfait : sur fond du vélodrome, au loin, deux hommes à une table. Un noir, un arabe et un espagnol viennent successivement leur demander un logement : le premier va dans un taudis, le second un bidonville, le troisième une cité dortoir. Mais il le fait à quatre patte, avec un papier-pancarte dans la bouche. Toute la misère administrative et l’humour dérisoire des exploités sans le sous est énoncé par cette séquence déprimante et monotone.

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