Film phrases

Eugenie Grandet (1947)

de Mario Soldati

Travail fidèle, d’orfèvre, au livre de Balzac. Chacun des plans fixes qui composent le film est admirablement composé, économe, une petite vignette éclairée avec tendresse et tact. Le tout compose une œuvre malgré tout peu émouvante, figée, enfermée entre quatre murs barrés de croix qui est en accord avec les thèmes generaux du roman de Balzac, mais ne dit rien de cette passion folle et brûlante qu’on y trouve, qui renverse tout et fait aboutir chacun à la détresse ironique de l’extrémité de son désir (le Jeune intriguant qui épouse une fille laide et moins riche que sa cousine belle, qu’il ignorait plus fortunée et qui l’aile).

Le film privilégie le motif des cloisons et fenêtres (depuis la première séquence) qui pivotent pour n’ouvrir sur rien, sur un espace bloqué. Le huis-clos en reste moins pesant, mais c’est le rythme du film qui est comme une longue ligne monotone, où les scènes s’enchaînent sans éclat, sourdes. On ne voit presque jamais les personnages en pieds. Soldati privilégie les scènes muettes où la musique, pompeuse, est censée animer le tout.

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