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Le Medaillon du crime

Le double est omniprésent dans les films mexicains que j’ai vu, y compris dans ce film sans prétention, mais comme tous les autres, s’il n’est pas impressionnant, est attachant. Un homme gentillet, falot, petit employé, vit sa meilleure vie un 31 décembre : ivre, et avec deux mois de salaire en poche, il rencontre une femme dans un bar (bar autorisé aux femmes, est-il précisé plus tard !); elle porte la broche qu’il voulait offrir à sa femme, un gros rond avec un 13 dedans, le chiffre porte bonheur. Il ira chez elle, elle sera tuée par son compagnon, qui tuera aussi la pharmacienne, laissera le corps dans la voiture du premier, caché et dessaoulant chez dans l’appartement de la sœur absente.

Le 13 juillet a marqué le jour de la rencontre du héros et de sa femme et le 31 décembre, celui de leur mariage. La logique du miroir organise ainsi le film, qui commence un peu comme du Lang, sur des plans et du destin : une main trace sur une carte deux individus parallèle à qui elle nous introduit, marquant précisément leurs vies respectives et anthithétiques. On pourrait re-marquer tous les éléments en miroir : par exemple la voiture du pauv gars qui était dans un sens et revient se garer dans l’autre, remarquée par le gangster, le fait que la femme a une sœur qui vit dans l’appartement d’en face, l’échange de la broche du 13 avec la broche en R, puis de la broche par les gamins avec une pièce de 5 pesos, qui conduit à l’échange du meurtre. Le double meurtre (il y a aussi celui de la pharmacienne), et même la voix off acousmatique du début qui devient celle de la conscience du héros. Toute une logique du mauvais rêve, de la circularité du signifiant revenant à la même place.

Ce qui est charmant, ce sont les acteurs, beaucoup plus tendres que les acteurs américains, une sorte de gentillesse désarmante dans l’incarnation, une sincérité et une absence de démonstrativité, mais quelque chose dans les rapports sociaux de ce peuple qui n’est pas artificiel et passe là, sous les radars.

La fiction est maligne, bien tissée et bien noire.

Le transport de cadavre, encombrant, un peu profane

Et Mexico comme l’Amérique des années 50, en version espagnole.

Un petit signe social (même si le dépliant des 5 films noir mexicain dit qu’il n’est pas social, celui-ci) : le flic demande qui vit dans ces maisons, et l’autre lui dit que l’entreprise paie à ses ouvriers des maisons – comprendre, ils en sont captifs.

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