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The Blob (1958)

de Irvin YeaworthRussell S. Doughten

Le film est un peu « mou », il y a des scènes qui s’étirent en longueur, des temps morts, peu de musique, de grandes plages de vide, dûes sans doute au fait qu’il était compliqué de film le Blob lui-même, qui n’apparait qu’en quelques endroits, et toujours très brièvement. Reste que ses apparition, un peu cahotantes, sont très belles.

« La réalité élastique d’un spectateur de cinéma est happée dans une substance qui est celle même de la projection psycho-filmique » (Lebensztejn). Mais on peut y voir toutes sortes d’autres métaphores : un peu anar (le blob dévore toute cette ville bien blanche pleine de gentils jeunes gens), obsessionnel-maniaque (le blob est la propreté même, il ne laisse pas de trace, ne mange que des humains qu’il nettoie de la surface de la terre et transforme en gélatine transparente).

Le film a une très belle photo, très simple, aux couleurs très cinquante assez proche du pop art : aplats de personnages sur fond noir (les scènes de la fin, face au blob), silence et quasi immobilité, précision des décors. Manque d’efficacité tout du long sauf la fin qui est expédiée avec le blob en arctique. On y voit les sensations plus qu’on ne les sent (car le blob n’est pas suffisamment encerclé par le rendu mimétique pour donner de vraies sensations de réalité – du moins à un spectateur contemporain), mais on est plus dans l’observation de plan très bien composés, quasi expérimentaux, avec parfois des acteurs convaincant, qui essaient de jouer leur scène, mais au milieu de vague temps mort qui rendent leur voix sourdent et leur trajet dérisoire.

La fin contient (cf infra) un drôle de manifeste écologiste.

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